Monday, June 4, 2012

Astrid

En Belgique et par extension en France aussi, on connait Astrid comme nom d'une reine de la Belgique. Or une reine d'un pays commence souvent comme une princesse d'un autre: en occurrence ça fut la Suède, elle est née dans la dynastie Bernadotte.

Ça veut dire quoi exactement, Astrid? Les Æsir, en singulier c'est Ås ou Ás, et Strid veut dire battaille ou lutte ou discorde: Astrid c'est donc les Æsir en battaille ou une battaille gérée par les Æsir.

Les Bernadottes étaient alors Odinistes, Wodaniens, à l'époque? Non. Il s'agit simplement d'un goût antiquaire pour les traditions préchrétiennes, mais, attention, non classiques. En France on a pu s'appeler Aristide, en Mexique Plutarco, les deux seraient impossibles en Suède. Trop Payen-Classique. Mais Tor ou Torsten et d'autres déclinasions sur le dieu de tonnerre sont bien courant en Suède, parmi Athées comme parmi Chrétiens.

Le paganisme ancestrale qui laissa chez nous place au Christianisme - à l'époque encore Catholique, ou même "Catholique-Orthodoxe", le baptême de la Suède se déroulant en l'an 1002, avant le Schisme, n'est pas la tradition des Républiques de la côte septentrionale de la Méditerranée, ensuite devenus Empire Romain et englobant la côte méridionale aussi, mais les Royaumes, les Roitelets et encore au moins une République, de Danemark, de la Péninsule Scandinave, d'Icelande. Donc, si Gorm et Harald étaient encore Payens, Knut était Chrétien et en plus un Saint. Si Harald-Beaux-des-Cheveux ou Blonde-de-Cheveux était Payen, comme son ancêtre au moins réputé Odin, Wodan, son déscendant Olaf était Chrétien, lui aussi un Saint. En Suède aussi le roi premier baptisé s'appelle Olof. Notons la légère différence dialectale entre les deux noms royaux: Olaf avec -a- est Norvégien, Olof avec -o- est Suédois.

Mais du fait d'être noms des saints, Olaf et Knut ne sont pas des noms désuets repris par goût antiquaire, ils ont servi des genérations après générations des Chrétiens, comme aussi Erik: Astrid l'est pourtant.

Ce n'est pas du tout le premier témoignage du goût antiquaire dans la dynastie Bernadotte. IL y a eu avant les deux Oscar, dont le premier était fils du maréchal Bernadotte. Le nom est tiré des Chants d'Ossian, dans lesquels Oscar est fils d'Ossian et petit-fils de Fingal. Ce goût vient donc de la lecture de James MacPherson, déjà noté pendant les campagnes des guerres de la Révolution: un certain Bonaparte avait envie de se dépayser de son propre siècle avec ses usurpations, et de rêver des guerres plus légitimes.

On pourrait donc qualifier de totalement anodin de préférer Sæmund et Snorri Sturlason (qui était même un Chrétien Catholique et l'autre encore un évêque en plus) à Hésiode et Ovide? Tant qu'il s'agit de la mythologie, on peut espérer que oui. Je n'ai pas d'états d'âme en lisant "Fädernas Gudasaga" (Saga des dieux de nos pères) par Viktor Rydberg. Ni son "Undersökningar i germanisk mythologi" (Investigations sur la Mythologie Germanique). Ce que j'évite comme la peste est par contre "Bibelns lära om Kristus" (Le Christ selon la Bible), qui est arienne comme Tolstoï ou Charles Taze Russell. Ou encore l'idéalisme platonique de Krysantheus, "le dernier Athénien" qui, selon mes mémoires d'il y a décades d'années, se retrouve mieux dans les Ariens Goths que dans les Concitoyens Romains et Catholiques. Mais l'idéalisme platonien (comme remplacement pour le dogme chrétien) nous est venu (et jusqu'à dans "l'épiscopat" luthérien) déjà avec les Lumières.

Notre vieille colonie Finlande a eu de la chance d'être plutôt exposée à l'Église et le Monachisme Russes qu'à tellement d'aberrations philosophiques que la Suède au XIXe. S. Et, biensur, on peut s'apeller Olga ou Nadïa en Suède aussi.

Hans-Georg Lundahl
BpI, G. P. de Beaubourg
Jour de la Sainte Clotilde
(en France où comme Fête Patronale
il ne peut pas être omi parce que
le Dimanche avait précédence hier)
4 - VI - 2012

Un très long PS:

Je viens de compléter la lecture de King Olaf's Saga par Longfellow et le prochain conte dans le cycle de contes rhythmés.

D'abord, si Olof de Suède même en étant notre premier roi baptisé n'est pas un saint, c'est qu'il avait tué saint Olaf de Norvège dans la battaille navale de Svolder. Notre saint Érik viendra plus tard.

À propos Astrid - ni plus ni moins connexe aux Æsir que le nom Olaf - elle était la mère de St Olaf et la Saga finit avec elle priant après le décès de son fils, en moniale.

Ensuite, on ne peut pas échapper que les Inklings - omniprésents pour cet auteur, au moins CSL et JRRT - aient lu Longfellow. Pour CSL et King Olaf's Saga, c'est une évidence biographique: il raconte que c'était un des poëmes qu'il aimait le plus. Il l'a certainement eu pour modèle en certains aspects pour Voyage of the Dawn Treader. Mais son attitude vis-à-vis l'Inquisition Catholique et par extension aussi envers l'église elle-même peut très bien être basée sur des phantasmagoriques préjugés comme ceux qui hantaient Longfellow dans le Tale of Torquemada, fort peu historique, méprisant envers les chasseurs de sangliers, et faisant des Catholiques Espagnols un genre de obsédés et guidés par le démon qu'ils n'étaient pas. Je partageait cette vision de l'Inquisition jusqu'à lire Le Nom de la Rose, ce qui m'a libéré de devenir Catholique, autrement je n'aurais pas pu.

Tolkien aussi a du lire les deux, et pour Tale of Torquemada il est évident qu'il a inspiré Denethor. Avec un Gandalf qui beaucoup mieux que le "Torquemada" de Longfellow représente ce qu'était l'Inquisiteur, au moins, vis-à-vis des Cathares en train de se sacrifier dans la terrible Endura ou d'autres par l'Avortement. Il faudrait lire là-dessus The Night's Dark Shade (pas encore lu moi-même) par Elena-Maria Vidal, auteure contemporaine Américaine, se servant du nom de la grand-mère des Philippines comme nom de plume. Ses deux premiers romans sont Tea at Trianon (sur Marie-Antoinette) et Madame Royale (sur sa fille). Pas encore lus, non plus. Son blog que j'ai lu s'appelle Tea at Trianon. Je reviens bientôt à propos l'Inquisition française au temps de Ste Jehanne, si Dieu le veut./HGL

1 comment:

Hans Georg Lundahl said...

Lire ces poëmes (ou des plus simples pour les débutants) rhythmiquement correctes est une bonne exercise d'apprendre l'accent correcte, du point de vue dynamique, de la langue anglaise, et ainsi pour les autres langues.