Wednesday, November 14, 2012

Difficultés entre l'allemand et le français


Pour celui qui vient de l'allemand, il s'agit de la prononciation.

 "La musique""Die Musik"
Deutsch richtigla mü SICKdie mu SIEK
Deutscher Irrtumla mu SIE kwö 
français correctementla mu ZIC dî mou ZÎC
erreur française? di é mu ZIC


Si donc l'Allemand entend d'un francophone apprenant l'allemand diémuZIC plutôt que dîmouZÎC, c'est encore compréhensible, tandis qu'un germanophone apprenant le français gênerait la compréhension un peu plus avec la prononciation lamouZÎkweuh.

Pour le francophone essayant d'apprendre l'allemand (ou russe ou polonais* ou latin ou encore japonais, quoique les déclinaisons du japonais sont toujours en syllabes écrites séparés dans la transcription occidentale ou finnois encore ou hongrois) la difficulté réside dans les déclinaisons.

"Hans aimait Christine" se traduit en Allemand 1) "Hans liebte Christina". Sauf quand on ajoute une déclinaison, soit clairement de nominatif soit clairement d'accusatif. Car alors on a encore:

2) "Hans liebte Christinen" / 3) "Christinen liebte Hans"
4) "Der Hans liebte die Christina" / 5) "Die Christina liebte der Hans"
6) "Der Hans liebte Christinen" / 7) "Christinen liebte der Hans"

Tout parce que les noms propres féminins distinguent une désinence en "-a" pour le nominatif et une désinence en "-en" pour les cas régime (avec même "-ens" pour le génitif, quoique tardivement). Et parce que, l'article féminin singulier étant "die" dans les deux cas là (mais différent dans les autres deux cas), l'article masculin diffère pour le masculin singulier entre "der" pour nominatif et "den" pour l'accusatif.

Pour un germanophone apprenant le français le nominatif et l'accusatif ne posent pas de problème. En absence d'une claire différence dans le mot ou dans l'article, on recourt en allemand aussi à l'ordre des mots, comme dans la variante 1) "Hans liebte Christina". Pour l'allemand l'ordre inverse étant une possibilité éventuelle, elle a besoin pas seulement d'être possibilité par un signe inéquivoque soit de l'accusatif soit de nominatif mais aussi motivé. Par la métrique en poësie ou par l'emphase dans la prose. Donc l'ordre Nominatif-Verbe-Accusatif reste compréhensible comme un signe du nominatif et de l'accusatif correctement identifiés par la position tant qu'il n'y ait pas un autre signe encore plus fort soit de l'un soit de l'autre. Et, c'est donc cet ordre que l'allemand va aussi appliquer dans le français comme signe de Nominatif et d'Accusatif, sauf biensûr ou les pronoms donne une autre indication ("la maison ne vois-je pas mais l'arbre oui" est inéquivoque grace à un nominatif comme "je"* et peut-être même compréhensible à un français, comme l'est en allemand "das Haus sehe ich nicht, den Baum aber schon").

Donc, pour l'Allemand, la difficulté est la prononciation: "ou/u" là où il a "u/ü", "ch/rien" là où il a "sch/ch", "ts/z" là où il a "z/s" (qui sont aussi des pièges pour le français dans l'inverse), et les syllabes muettes dont on ne prononce que la première consonante, et les voyelles nasales. Mais la déclinaison française est très simple. On aurait pu ajouter que la conjugaison ne l'est pas. Il a "liebte" pour "aimait" mais aussi pour "aima" et "a aimé" (à une certaine époque), et pour "a aimé" il aurait pu comprendre "hat geliebt" = "a aimé, mais n'aime plus".

Et pour le français la difficulté est dans les déclinaisons, vus les autres moyens que la position de l'exprimer, même dans les pronoms. C'est une difficulté de compréhension là où il comprend mal les propositions bien exprimés dans l'ordre inverse parce qu'ayant un signe autre que la position du nominatif et de l'accusatif. C'est une difficulté de se faire comprendre là où il s'exprime comme il croit correctement avec l'ordre correcte mais en plaçant mal des choses qui ont peu de sens pour lui mais qui pour l'Allemand sont un signe d'accusatif et de nominatif.

S'il prononce l'allemand suffisemment mal, les Allemands vont comprendre que c'est quelqu'un qui ne maîtrise pas la langue. C'est peut-être pour ça que les Français ont une réflexe de ne pas maîtriser la prononciation allemande. En outre que c'est la langue des Boches (mais aussi des Autrichiens!), ça aide pour profiter d'une attitude compassionnée et compréhensive.

Hans-Georg Lundahl
Audoux, Paris
St Hypace, évêque et martyr
14-XI-2012

*Ou l'Ukranien. Cher St Josaphat, mes excuses pour ne pas avoir fait attention à votre fête il y a qq jours!

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