Friday, February 19, 2016

Pourquoi pas des Aqueducs au Moyen Âge?


Je viens de lire le livre (divers chapitres avec intérêt variable) de Georges Tessier sur Le Baptême de Clovis.

On a (après un peu d'arrière-fonds utile pour les lecteurs) le texte de Grégoire de Tours, tel quel, sauf que, plutôt que de nous donner la latinité version dhimotikie* de Grégoire (il maîtrisait probablement aussi la forme catharévouse* utilisée dans les chartes de la diplomatie, par exemple entre Francia et Byzance), mais une traduction à une langue qui en déscend après quelque temps et étapes.*

Ensuite il y a une discussion (trop moderniste à mon avis) sur ce qu'on "peut retenir" ou "ne peut pas retenir" des renseignements de Grégoire**.

Dedans, Tessier nous dit, sur la prise de Vienne*** qu'il considère tout renseignement sur une prise ou siège d'une ville comme relévant du romancé, et donc comme impossible à savoir, mais ceci à propos un renseignement curieux de Grégoire. Un serviteur ou esclave de la ville, chargé comme technicien, décide de se venger sur un affront, et il aide les soldats d'un général à entrer à travers l’aqueduc.

La même méthode avait été utilisée par Bélisaire à Naples.

Et si le non-maintien des aqueducs après ça aurait été une chose de précaution? Genre comme j'ai dit que la bonne précaution contre des nouveaux "onze septembres" n'est pas la dérive sécuritaire avec davantage et davantage de gardiens et contrôles, mais de ne plus bâtir des gratte-ciels? Surtout en présence d'aviation continuée?

Même dans l'autre version de l'histoire de l'Onze Septembre, la version complotiste, il y a un défaut dans la dépendance sur les technocrates et les techniciens : celle-ci n'admet pas non plus que cette technologie moderne soit sans des très hautes risques.

Enfin, peu importe pour notre propos sur l'homme du Moyen Âge si les histoires sur Vienne et Naples sont véridiques ou non. Au moins ils étaient crus, et à défaut considérées comme cohérents et donc possibles. D'où un intérêt de cesser de dépendre des aqueducs.

Mais à mon avis, les deux histoires sont véridiques, et après les prises Naples et Vienne n'ont dépendu des aqueducs que jusqu'à possibilité de se fournir avec d'eau d'une autre source pour les habitants restants - y compris la méthode de déménager en dehors d'une ville qui sans aqueduc ne pouvait plus fournir le même nombre de personnes avec de l'eau.

Ceci aussi à propos une bêtise chez l'idéologue Romanides ou son successeur°, que les Carolingiens auraient supprimé les villes romaines en Neustrie pour faire dominer les Franks ethniques. En réalité, comme le souligne Tessier, les deux peuples avaient cessé d'être très distinctifs l'un de l'autre après les génération Mérovingiens.

Mais, surtout, les aqueducs avaient prouvé qu'ils étaient un risque, en ne pas bloquant les conquérants de Vienne ou de Naples. Loin d'avoir un intérêt de les supprimer, on les débarrassait d'aqueducs pour les préserver d'être saccagées.

Hans Georg Lundahl
BU de Nanterre
Vendredi des Quatre-Temps
de Carême
19.II.2016

* La latinité de Gaule, antérieure à Alcuin de York, avait une diglossie comparable à celle de la langue Grècque, et comme celle-ci, la prononciation était grosso modo la même - jusqu'à ce que Alcuin fasse pour la prononciation catharévouse une révolution comparable à celle que notre Érasme n'a pas réussi de donner à la catharévouse de Grèce, préalable involontaire ou au moins peu intentionnel, probablement, pour la révolution inverse de fournir, occasionnellement (Serments de Strassbourg), ensuite systématiquement la latinité dhimotikie avec une nouvelle orthographe. Dont les langues francoprovençales, d'oïl et d'oc. ** Le doute est surtout en sa place quand à la chronologie. On ne comptait pas encore en anno Domini, et à différence de Byzance pas en anno creationis ou anno mundi non plus - peut-être parce que la liturgie latine donne une valeur très différente de la valeur byzantine : Christ né en 5199 ou en 5508. Les latins n'avaient pas de grands doutes sur le premier, à partir de notre liturgie de Noël, et les chronologistes byzantins utilisaient le second. Donc, on peut douter que St Martin soit mort en 444 et Clovis en 555 - je ne savais pas que Grégoire de Tours avait fait cette mésaventaure très probable quand à la chronologie en large. Mais Clovis meurt à l'âge de 45, je n'en doute pas, il me semble probable que lui et un autre Mérovingien qui meurt tôt moururent en diabète non traité (une fois que les efforts militaires laissés à côté la laissait prendre le dessus). *** La ville où se tint le concile écuménique en 1313, pas celle qu'assaillèrent les Turcs en 1529 et 1683. °Je préfère n'y pas donner un lien ici, c'est aussi en anglais. J'y reviendrai peut-être avec une réfutation plus détaillée, en anglais, et alors je donnerai des liens.

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